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MOYENS DE GESTION CURATIFS DES RUMEX CRÉPU ET à FEUILLES OBTUSES
Les rumex sont des adventices problématiques en systèmes prairiaux, mais aussi en systèmes de grandes cultures biologiques. Les méthodes de gestion s’axent sur la réduction du stock semencier très persistant des rumex et sur l’extraction de leurs racines.

Cultures concurentielles

ETOUFFEMENT PAR DES CULTURES PLURIANNUELLES

L’implantation de cultures pluriannuelles fauchées ou pâturées ne permet pas de maîtriser les rumex :

ETOUFFMENT PAR DES CULTURES ANNULLES

L’introduction de cultures sarclées ou à couvert dense (seigle, avoine, associations de céréales-protéagineux denses) est possible pour concurrencer les rumex et limiter leur développement.

Travail du sol d'interculture

Le décompactage peut aider à réduire les populations de rumex, mais doit être associé à d’autres moyens de contrôle.

DECHAUMAGES

Stratégie d’épuisement

Des faux-semis sont recommandés pour épuiser le stock semencier des rumex. L’objectif est de faire lever les rumex puis de détruire les plantules formées. Les plantules de rumex sont faciles à arracher, ce qui rend cette méthode efficace.
Ces faux-semis peuvent être effectués au printemps, vers mars-avril, ou pendant l’été avant l’implantation d’un couvert d’interculture.

Stratégie d’extraction

L’utilisation d’outils à dents incurvées et à ailettes d’oie permet de sectionner et d’extirper la partie supérieure des racines de rumex, où sont situés les bourgeons végétatifs. L’intervention doit être réalisée en conditions sèches pour permettre le dessèchement des fragments racinaires extraits. Si les conditions ne permettent pas le dessèchement, les racines doivent être ramassées pour éviter qu’elles ne se réimplantent dans le sol. Pour une meilleure efficacité, les déchaumages doivent être répétés ou terminés par un labour.

LABOUR

Les rumex peuvent être détruits par labour, s’il y a extraction de la racine principale. Sinon, les rumex sont seulement affaiblis par le labour : leur repousse est d’autant plus retardée que la racine est enfouie profondément.

Inconvénients du labour en présence de rumex

L’enfouissement des racines peut poser problème pour l’arrachage manuel. Les racines enterrées profondément, et qui ont réussi à reformer des pousses en surface, sont difficiles à arracher.

Un autre inconvénient du labour est le retournement du stock semencier qui peut produire une remontée importante de graines de rumex, du fait de la durée de vie élevée de ces graines.

Racine de rumex enfouie ayant reformé des pousses

Arrachage manuel

L’arrachage manuel est actuellement la méthode la plus efficace et durable sur des infestations de rumex limitées, à condition que la racine pivot soit retirée jusqu’à 12-15 cm de profondeur. Si seulement 5-6 cm de racine sont retirés, un tiers des plantes pourra repousser

L’arrachage peut être réalisé à la fourche ou avec des outils spécialisés, utilisés en Suisse et appelés « fourches à rumex » ou « fers à rumex ».

PRATIQUES EN COURS D'EXPERIENTATION

LUTTE BIOLOGIQUE

L’application de rouille du rumex (Uromyces rumicis), de septoriose (Ramularia rubella) ou du coléoptère Gastrophysa viridula peut affaiblir les rumex ou entraîner la diminution de leur production de graines, mais les effets sont observés à courtterme et conduisent rarement à la mort de la plante.

Ramullaria rubella

APPLICATION D'EAU CHAUDE SOUS PRESSION

En Suisse, Agroscope met au point une méthode de destruction des rumex, avec application manuelle d’eau chaude à haute pression dans les racines. Les premiers résultats montrent une bonne efficacité : 80 % des rumex traités sont détruits.

La méthode doit encore être améliorée pour limiter la consommation d’eau et d’énergie.

Prototype de l’outil qui applique de l’eau à haute pression

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

AGRIDEA, 2011. Rumex. Fiche technique.

CREMER C, KNODEN D, STILMANT D, LUXEN P, 2007. Le contrôle des populations indésirables de rumex, chardons et orties dans les prairies permanentes. Les livrets de l’agriculture n°17.

LATSCH R, SAUTER J, 2013. Lutte biologique contre les rumex – L’eau chaude ouvre de nouvelles perspectives. Rapport Agroscope ART 764.

D, BODSON B, VRANCKEN C, LOSSEAU C, 2010. Impact of cutting frequency on the vigour of Rumex obtusifolius. Grass and forage sciences, n°65, p.147-153.

TURNER RJ, BOND W, DAVIES G, 2007. The biology and nonchemical control of broad leaved dock (Rumex obtusifolius L.) and curled dock (R. crispus L.).

ZALLER JG, 2004. Ecology and non-chemical control of Rumex crispus and R. obtusifolius (Polygonaceae): a review. Weed Research, n°44, p.414–432.

Document issu du projet Agri-Bio : de la connaissance à la performance
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