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Type de sols
Le chardon des champs est la principale espèce de chardon présente en espaces cultivés. Il se développe dans tous types de sols.
Cultures
Le chardon peut être présent dans toutes les cultures. Les parcelles à hauts niveaux d’infestations sont souvent caractérisées par l’absence de prairies temporaires dans la rotation de cultures.
Le chardon des champs possède des tiges à port dressé, pouvant atteindre jusqu’à 1,5 m. Ses feuilles sont découpées et épineuses. Le chardon est reconnaissable à ses fleurs violettes réparties à l’extrémité des tiges.
Les racines du chardon peuvent se développer jusqu’à 6 m de profondeur, mais la majorité des racines du chardon sont présentes dans les 30 à 60 premiers centimètres du sol. En sols profonds, le système racinaire du chardon lui donne un avantage concurrentiel vis-à-vis des autres espèces.
Seulement 3 à 5 % des plantes sont issues des graines. Les germinations sont peu fréquentes.
| Période de levée | printemps |
| Profondeur de germination | 1 à 6 cm |
| Mode de levée | groupé |
| Période de grenaison | été |
| Quantité de semences produites | 1 500 à 5 000 graines |
| Durée de vie des graines | jusqu’à 20 ans |
Les graines du chardon possèdent des aigrettes plumeuses qui permettent leur transport par le vent jusqu’à une distance de 150 à 200 mètres. Cependant, les graines ont tendance à se détacher des aigrettes : à 10 mètres de la plante mère, seules 10 % des aigrettes sont encore rattachées à une graine (Bakker, 1960).
Le chardon se reproduit principalement par multiplication végétative. Il se développe par tâches qui peuvent s’élargir d’1 ou 2 mètres par an.
Le chardon est une vivace à drageons : ses racines sont capables de produire des tiges aériennes. Un chardon peut produire jusqu’à 16 drageons par mètre de racine et par an.
| Capacité à produire des drageons | Période de levée des drageons |
| à partir de la 2ème année de développement | de février à octobre |
Le système souterrain du chardon se compose de racines horizontales, situées entre 10 cm et 50 cm de profondeur, et de racines verticales. Les racines horizontales du chardon comportent des bourgeons végétatifs qui permettent la multiplication de l’adventice jusqu’à 50 cm de profondeur.
En l’absence de perturbation du sol, la majorité des bourgeons végétatifs racinaires du chardon sont en dormance. Lors de la fragmentation d’une racine, les bourgeons végétatifs situés sur les fragments racinaires sortent de dormance pour produire des drageons: on dit que les fragments racinaires se régénèrent. Une plantule de chardon peut se régénérer à partir du stade 2 feuilles. Un fragment racinaire de chardon est capable de former une nouvelle plante à partir d’une taille de 5 mm, mais la régénération est optimale pour des fragments d’au moins 2 cm.
Le chardon possède des réserves dans ses racines et ses organes végétatifs. C’est ce qui lui permet de repousser après chaque destruction et lui confère son caractère pluriannuel. Plus la quantité de réserves racinaires est importante, plus la capacité de régénération est importante en cas de fragmentation. Les réserves évoluent au cours en l’année :
La connaissance de la variation des réserves au cours de l’année est à la base de stratégie de gestion des chardons. Il est conseillé d’intervenir mécaniquement :
Le chardon atteint son point de compensation au stade 6-8 feuilles (voir Fiche « Les adventices vivaces »). A partir de ce stade, le chardon devient capable de se développer sans puiser dans ses réserves racinaires. En effet, l’énergie produite par la photosynthèse des feuilles de chardon devient suffisamment importante pour compenser la quantité de réserves racinaires utilisées par le chardon pour son développement.
Après le stade 6-8 feuilles, le chardon devient également capable d’accumuler le surplus d’énergie dans ses racines pour reconstituer ses réserves. Afin d‘épuiser les réserves du chardon, les interventions mécaniques doivent donc être réalisées avant que le chardon ait atteint le stade 6-8 feuilles, pour optimiser l’efficacité des interventions.
AGRIDEA, 2008. Chardon des champs. Fiche technique.
BAKKER D. ; 1960. A comparative life-history study of Cirsium arvense (L.) Scop. and Tussilago farfara L., the most troublesome weeds in the newly reclaimed polders of the former Zuiderzee. In Biology of Weeds, Symp. Brit. ecol. Soc., p. 205-222.
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TILEY G.E. ; 2010. Biological Flora of the British Isles: Cirsium arvense (L.) Scop. Journal of Ecology, n° 98 (4), p.938-983.
VERDIER J.-L. ; 2002. Biologie du chardon des champs. Journées techniques ITAB : « Lutte contre les vivaces en grandes cultures biologiques les cas du rumex et du chardon ». Paris, 1er février 2002.